mardi 20 novembre 2012

50° entretien - Le miel et le déclin

thème de l'entretien:
Le miel dans les montagnes du Népal.
Les humains étaient plus intelligents il y a 2 millions d'années qu'aujourd'hui.

M1: Chez nous, sur le territoire où nous vivons, il y a 40 000 ans les abeilles vivaient dans les arbres. Nous les enfumions et ramassions le miel un peu à la manière de ces montagnards du Népal, la montagne en moins. Mais il y avait des arbres dangereux.

M2: Ils sont passés de 200 nids d'abeilles à 8 nids alors qu'il n'y a pas de  pollution? Pourquoi?

M1: Réponse difficile sans enquête précise sur le terrain. Depuis quand exploitent-ils les abeilles de cette manière? Il est possible que leur manière de récolter soit destructrice. Ou bien ils éliminent les générations suivantes ou bien les abeilles sont traumatisées et elles vont essaimer ailleurs.

M2: De toute manière, c'est une technique barbare. Ils récoltent en détruisant les nids.

M1: Le reportage n'a de respect que pour les humains. Les abeilles sont considérées comme de vulgaires insectes dont il faut extraire toute la nourriture et qu'il ne faut pas se gêner de détruire. Quand on ramasse les champignons, on nous dit qu'il faut laisser les racines.

M2: Est-ce une évolution?

M1: Chez nous, il y a 40 000 ans, le miel se fabriquait dans les bois et il n'y avait pas de ruches. Pour créer des ruches, il faut un long temps d'observation puis d'expérimentation. On fait des ruches composés de métal (des clous) mais il y a 10 000 ans, il y avait des ruches faites à partir de végétaux: grandes herbes, branches, osier. etc.  Aujourd'hui, on peut dire que les apiculteurs ont apprivoisé les abeilles. Ils les ont tellement bien observé qu'ils prélèvent le miel sans les perturber. Ce n'est pas encore le cas au Népal.

A notre époque, il est plus facile d'élever des ruches en France que de récolter du miel au Népal. C'est pourquoi on dit que ces gens sont plus intelligents que nous. C'est très difficile de ramasser du miel avec les moyens qui sont les leurs, les risques d'être piqué ou de tomber des échelles de lanières sont importants.

Pour arrêter un camion sans frein dans l'Himalaya, il faut une grosse corde et une énorme roche comme le raconte Nicolas Bouvier. Pour y penser, il faut de l'intelligence pratique adapté à l'environnement. Sur l'autoroute Paris-Lille, la vie est moins dangereuse que dans les routes himalayennes: le conducteur fait preuve de moins d'intelligence même si sa machine est bourrée de technologies.

M2: Nous avons  le progrès. Pourquoi ne pas le leur apporter?

M1: Que pourrions nous faire pour les chasseurs de miel du Népal?

M2: Il devrait élever des ruches. On leur donnerait de l'argent pour s'y mettre.

M1: En échange de quoi?

M2: Au Bénin, il y a beaucoup de sel. Une association française a libéré les enfants et apporté du matériel d'Europe. Ils ne produisaient que 10 kg. Maintenant avec moins d'efforts, ils arrivent à 300 kg.

M1: D'où vient l'argent de l'association?

M2: Il suffit que chacun donne un euro.

M1: Combien de gens ont produit ces 300 kg?

M2: On ne sait pas. Il faut être accepté par le village avant d'apporter quoi que ce soit.

M1: Quel est l'avenir des enfants qui vont à l'école? Aujourd'hui une bonne partie des subventions étatiques française vers l'Afrique francophone sert à donner un salaire à des fonctionnaires qui ne travaillent pas.

M2: Il ne faut rien faire?


M1: Changement de perspective.
L'association Univers-Sel échange une expérience entre des personnes qui sont au même niveau de développement: les salines de Bretagne et celles du Bénin. Nous sommes dépaysés car le Bénin est un pays "en voie de développement" et la France un pays "développé". Mais en matière de salines, les deux sont au même niveau de développement sauf que l'un a trouvé une bonne idée: utiliser le soleil pour récolter le sel au lieu du feu. Deux gains pour l'autre: plus de bois à détruire et plus de maladies dues au chlore à subir quand on fait du feu pour sécher le sel. Et comme la production explose, on libère les enfants pour l'école et on produit 300 kg de sel au lieu de 10.

Conclusion:
L'ONG française n'a fait que transférer un savoir faire et a apporté très peu d'argent qu'il faut rendre ensuite et de technologies de pointes qui déstabilisent la société qui la reçoit.

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