lundi 17 septembre 2012

49° entretien - L'Europe dans 10 ans

Mercredi 19 septembre 2012






Manet1 : Comment sera l'Europe dans 10 ans ? Aujourd'hui, on ne peut pas laisser un jeune de 16 ans rentrer seul à la maison. Il y a des vols autour de nous. Il risque d'être agressé. Il l'a déjà été. C'est le directeur du lycée qui a donné ce conseil de prudence.



Manet2 : La morale disparaît chez les parents et dans les écoles. Beaucoup d'enseignants perdent l'autorité car les jeunes n'ont plus peur d'eux...
Mais voici une toute autre question : l'euro peut-il diviser l'Europe ?



Manet1 : Quand il n'y avait pas d'euro, chaque pays était maître de sa monnaie. S'il ne parvenait plus à vendre ce qu'il produisait à l'étranger, il dévaluait et ainsi les produits du pays qui dévaluait coûtaient moins chers et les produits des pays voisins coûtaient plus chers. Ça relançait l'économie du pays qui avait dévalué. Il y a aujourd'hui, une seule monnaie pour 17 pays européens. Si nous dévaluons, ce sera contre les EU, la Chine ou la Russie mais nous ne pouvons dévaluer à l'intérieur de 17 pays qui font partie de la zone euro.



Manet2 : Pourquoi sur les 27 pays , il n'y en a que 17 qui ont adopté l'euro ? Peut-on faire partie de l'Europe sans adopter l'euro ? Pourquoi a-t-on fait l'Europe.



Manet1 : En 1952, a été créé la CECA : Communauté Économique du Charbon et de l'Acier par la France (Robert Schumann, Jean Monet), l'Allemagne (Conrad Adenauer), l'Italie et le Benelux. Première raison : les 6 pays concernés étaient en phase de croissance et c'était intéressant de travailler ensemble : il y avait des économies d'échelles et un marché unique de 200 millions de consommateurs environ. Puis l'idée est venue de généraliser cette expérience à d'autres secteurs et à d'autres pays européens. Mais, ce n'était - et cela ne reste - qu'un accord économique. Le jour où toute l'économie est en commun se pose le problème d'une politique unique. On se demande à présent s'il ne faut pas créer un état fédéral européen.

Manet2 : A-t-on la volonté de changer ?

Manet1 : Aujourd'hui comme dans le passé, la France ne veut pas entendre parler de fédération. Mais il y a une évolution : si cette fédération garantissait la croissance, et si l'absence de fédération c'était le chômage, la France changerait d'avis. Mais ce n'est pas le cas. La fédération aujourd’hui ne sert qu'à sauver les meubles et elle n'est pas une garantie de croissance. Elle sauve l'euro car sans l'euro ce serait encore pire.

Manet2 : L’Allemagne est la plus forte et elle a fait le plus de réformes. Mais la réforme semble engendrer plus de chômage.


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Manet1 : Qu'un pays soit le plus fort ou le plus faible, c'est le hasard.

Manet2 : On ne fait plus rien, alors?

Manet1 : Non car chaque jour, il faut les ressources de vie et les ressources de reproduction. C'est ainsi que se passe la vie .

Manet2 : C'est une affirmation trop facile.

Manet1 : Quelles que soient les circonstances, Manet2 continue à agir, sentir et penser comme elle le fait toujours. Qu'il y ait eu du pétrole en Arabie Saoudite, c'est le hasard. Sans pétrole, les pasteurs auraient continué leur vie traditionnelle alors qu'aujourd'hui c'est un pays qui ressemble beaucoup aux pays européens.

Manet2 : Parlons des conséquences du hasard.

Manet1 : Dans 20 ans, Manet2 et Manet1 sont morts. Le petits fils de Manet2 peut être attaqué et blessé de manière définitive. Ou bien, il peut continuer à vivre sans problème et devenir un bon ingénieur du son. Les deux cas sont possibles. C'est le hasard. Mais si on part dans la première route, il y aura une vie de souffrance et dans l'autre, une vie que l'on appelle normale.

Manet2 : Celui qui possède des biens se demande ce qui va se passer.

Manet1 : Si les Saoudiens n'avaient pas eu de pétrole, ils continueraient à être des pasteurs et la même question se poserait pour eux aujourd'hui : avec ce qu'ils ont, que va-t-il se passer? Dans un cas, il y a des villes tentaculaires et dans l'autre, il y aurait eu de grandes tentes.

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Manet2 : Il y a un bouleversement et un grand changement : nous sommes à la pointe du progrès et en face il y a un monde arabe qui cherche à dominer le monde. Les gens qui ont le pétrole, ne devraient pas nous faire peur. Il y a comme une guerre des religions qui s'annonce.


Manet1 : L’Europe est à la pointe du progrès et ne voit pas où elle va. C'est normal, quelle que soit la situation à chaque instant on se pose toujours la question des ressources de vie et des ressources de reproduction du lendemain en fonction de notre état du moment. Les Saoudiens sont à la pointe du pétrole et ils se posent aussi la question du lendemain. Et quand deux humains se posent cette question, ils trouvent une solution sinon, ils font la guerre. Les Américains sont intervenus en Irak à cause du pétrole. C'est leur réponse à la question que l'Europe se pose. C'est notre langage. Les Saoudiens interviendront au nom de la religion, c'est leur langage mais pour les deux c'est un problèmes de ressources de vie et de reproduction. 

 

 

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