mercredi 30 juin 2010

Intermède 1

INTERMÈDE

Histoire de Roméo et Juliette.


Ils se sont mariés il y a bien longtemps. Elle avait un CAP et lui était ingénieur. Très vite, il lui affirma de manière définitive que tout lui appartenait et qu’elle ne possédait rien.
Lors des grandes occasions, il lui demande de dépenser tout ce qu’elle veut pour se vêtir et pour sa beauté. Il se préoccupe peu de ses enfants pendant sa vie active mais à présent il est satisfait de leurs réussites et s’en attribue le mérite. De son point de vue, c’est normal puisqu'il réfléchit essentiellement en termes économiques.
Lors du décès de ses parents, elle reçoit un héritage honorable. Il exige qu’elle le lui restitue et elle cède en partie. Comme elle s’était consacrée à l’éducation de ses enfants, à la retraite, elle ne bénéficie que d’une modeste pension pour quelques années de vie professionnelle. Elle est donc pieds et poings liés jusqu’à la mort à son mari.
Son amour pour lui qui fut une passion dévorante au début est mort mais elle a encore besoin d’amour car c’est sa raison de vivre.
Elle aurait du divorcer dès qu’il a porté atteinte à son intégrité morale ( "tu ne possèdes rien") ou à son intégrité physique, lorsqu’il l’a battu.


Conclusions.

1) Il s’agit d’un couple monogamique éternel
Il y a peu d’enfants
Chacun porte le nom du père
Ce nom leur restera pour l’éternité
Les relations bijectives suivantes sont strictement respectées :
Le père et la mère n’ont aucun autre enfant chacun de leur côté
Les enfants n’ont pas d’autres père ou mère que ces deux là

2) Les deux questions suivantes sont nulles et non avenues :
Que se serait-il passé si la mère avait eu 30 enfants de pères différents?
Que se serait-il passé si le père avait autant d’enfants avec d’autres femmes que d’occasion où il a eu une relation sexuelle avec une femme ?

3) Le modèle de mariage monogamique éternel est ici respecté à la lettre.
C’est un modèle dominant dans la culture européenne et les sociétés qui l’appliquent luttent contre tout ce qui peut y porter atteinte. Elles tolèrent légalement tout en la condamnant moralement la prostitution qui en annulant le risque de naissance autorise toutes les relations sexuelles. Elles tolèrent également l’adultère secret ou officiel avec des risques de règlement de compte interne au couple dont le résultat dépend du rapport de force entre les deux protagonistes.
Ces tolérances sont apparues grâce à la maîtrise des naissances apportés par les moyens de contraception découverts au XX° siècle. Ces tolérances ne supprimeront pas le couple monogamique éternel car il est toujours le modèle familial le plus stable permettant aux générations de succéder harmonieusement aux précédentes en capitalisant les évolutions réalisées par elles. Il faut donc croire, qu’il y aura toujours une forte résistance à la liberté sexuelle qu’autorise la biologie.

4) Donc la biologie qui autorise 30 enfants chez la femme et 8 000 chez l’homme aboutit au travers de l’éthologie humaine au mariage monogamique éternel avec peu d’enfants en Europe Occidental.
Le mariage polygamique éternel qui est en usage dans la culture musulmane est probablement un modèle de civilisation agricole de croissance familiale puisque avec les quatre femmes autorisées par le Coran, la potentiel maximum des femmes passent à 120 enfants, ce qui pour les 8 000 actes sexuels potentiels de l’homme lui assure une marge de sécurité. C’est un modèle qui est moins bien adapté à une société industriel et de service où il faut peu d’enfant et où la femme devient l’égale de l’homme.

Restent les mariages des monarques et des hommes les plus puissants. Selon la tradition locale, ils adoptent le mariage monogamique ou polygamique pour la gestion de leurs familles et cumulent ensuite tous les avantages de la prostitution et de l’adultère légaux. C’est bien un signe que l’éthologie ne concernent pas seulement les non-humains. Les puissants sont la cristallisation de super animaux et se comportent donc comme tels. En tout, ils ont plus de droits et moins de devoirs car ils sont plus forts.

Les Ressources de Vie.

Chaque humain comme chaque JE vivant a besoin de ressources de vie pour vivre depuis les plus élémentaires tels que se nourrir, se vêtir ou se mettre à l’abri jusqu’aux plus complexes – l’entraide, les collectivités territoriales et les États.

Dans ce contexte, tous les JE humains sont contributeurs et concurrents.

Chaque vivant ne vit que s’il se reproduit donc s’il vit éternellement. D’où l’institution du mariage éternel réceptacle et lieu de développement des enfants. La tendance à l’intérieur du couple est à la relation fusionnelle alors que deux JE sont naturellement en concurrence pour les ressources de vie. La fusion éternelle a pour but de surmonter cette contradiction. On constate que cette fusion est variable depuis la soumission totale de la partie féminine à la partie masculine jusqu’à l’égalité parfaite entre les deux. La soumission totale de la partie masculine à la partie féminine est extrêmement rare jusqu’à présent car il semble que le pouvoir ait été dans le passé majoritairement masculin. C’est le niveau de contribution économique qui est, en dernière instance, l’élément décisif : si la femme et l’homme apportent le même quantum, il y aura tendance à l’égalité sinon le plus fort sera plutôt celui qui contribue le plus.
En éthologie terrestre, nous constatons que les modèles de soumission totale ou d’égalité totale ne présument pas de la satisfaction de chacun des membres du couple : il y a des couples à soumission totale heureux ou malheureux de même que pour les couples à égalité totale heureux ou malheureux.

Le modèle éthologique est un modèle de l’espèce – ici l’homo sapiens – et non un modèle appartenant aux explications de type sciences humaines. Un JE est satisfait dès lors qu’il obtient les ressources de vie éternelle dont il a besoin. Nous notons cependant qu’il existe une différence entre les ressources de vie et les ressources de vie éternelle ( la reproduction) : dans les premières il y a un minimum en dessous duquel un JE ne peut descendre sous peine de mourir alors que certains JE humains n’ont aucun besoin de reproduction et cela n'a pas de conséquences négatives sur eux.

Un cas particulier : histoire de Séduite et Abandonnée.




(1951)

Le problème, c’est l’enfant.

Au masculin - Séduit et Abandonné, c'est un vaudeville. Que peut-on faire pour un homme séduit et abandonné sinon de lui souhaiter « une de perdue, dix de retrouvées ». Et puis de nos jours, s'il a un enfant, cela ne porte guère à conséquence puisque la société grâce à l’institution de l’aide au parent isolé y pourvoit. Mais dans un passé pas très lointain, la situation était mal vécue.

Séduite est amoureuse d’un homme. Il lui demande de faire l’amour avec elle. Elle ne parvient pas à résister. Neuf mois après, elle donne naissance à un bébé mais le père a disparu. Son père à elle qui l’a déjà battu "pour son bien" ne l’apprendra jamais et finit par mourir l’année des 5 ans de son petit fils. Sa mère, charitable, accepte d’accueillir l'enfant et de s’occuper de lui pendant qu’elle travaille. Sa sœur, une forte femme, la méprise un peu plus mais accepte de tenir le fruit du péché sur les fonds baptismaux.
 

Séduite rêve toujours d’un mariage monogamique éternel et se met en quête d’un mari qu’elle ne trouve jamais. Elle pleure, grossit et se résigne. 50 ans plus tard, il n’y aurait eu aucun problème : préventivement grâce à la pilule ou correctivement par l’avortement, le fils de Séduite n’aurait jamais existé. Elle n’aurait pas eu besoin de se cacher, de le cacher et de voir à chaque instant son erreur grandir et embellir.

C’est une histoire bien prosaïque mais qui montre comment un modèle éthologique s’impose positivement – par l’interdiction – ou négativement – par la peine ressentie – s’il n’est pas respecté et ceci durant la vie entière des protagonistes. On aurait pu se réjouir qu’un enfant soit né, qu’il se porte bien et qu’il finisse par faire un mariage monogamique éternel réussi. Ce n’est pas le cas. Séduite et Abandonnée ne l’est pas seulement du père de son enfant mais de la majorité des JE humains car il faut que le modèle soit respecté sous peine de perte d’avantages évolutifs.

Mais comme nous avons vu que la soumission totale de la femme à l’homme peut être une réussite, il y a des séduites et abandonnées qui réussissent leur vie et d’autres qui la ratent. Celle-ci l’avait raté. On ne peut que la plaindre et se consoler en pensant à celles qui sont heureuses.


(1957)

 

 

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