dimanche 19 décembre 2010

41° entretien

Manet2 et Manet1
16 septembre 2011



Bilan rapide de 40 entretiens

Manet1: A quoi ont servi ces quarante entretiens?

Manet2: Cela m'a amené sur des voies que j'ignorais et qui, pour moi, n'avait pas d'importance. Mais cela a changé mon quotidien. Étant une personne à la maison, j'avais le souci de ma mission de mère de famille. Avec le recul, j'avais l'impression de toujours regarder devant moi sans penser au passé. Mon éducation ne m'a pas habitué à m'intéresser aux choses. C'est cruel de dire cela en ce qui me concerne. Ces entretiens ont apporté une ouverture au monde. J'ai beaucoup appris. Dans les premiers entretiens, en quelque sorte, je divaguais. C'était difficile et tu voulais me faire parler et me découvrir. J'ai appris à prendre du recul. Cela a augmenter ma soif d'apprendre. Est-ce choquant?

Manet1: Non: chacun accède aux informations avec ses attentes. Il y a une deuxième question: le fait que ce soit écrit dans un blog, quelle en est l'utilité? Si nous n'avions seulement discuté sans l'écrire?

Manet2: C'était important. Pourquoi fait-on des livres? Et cela permet de partager avec d'autres personnes. Qui lit ce blog aujourd'hui?

Manet1: Peu de gens. Il faut que les personnes qui reçoivent un message concernant Bribet ou Renet aient la curiosité d'entrer dans ce blog. Il faut qu'il veuillent en savoir plus. Il n'est jamais envoyé en direct.


Manet2: Cela pourrait se faire surtout ceux que nous avons retravaillé.

Manet1: Ce n'est pas possible. C'est tout le blog ou rien.

Manet2: Pourquoi pas? Les gens verraient l'évolution du débat. Tout le monde a besoin de réfléchir sur les ressources de vie. On peut tomber sur des gens qui ont leurs propres opinions mais pourraient partager avec ce blog et le faire avancer.

2 millions de synapses à la minute de la naissance à l'âge de 7 ans. 

Manet1: Passons au vif de cet entretien. Mais comment vivent les gens? Il semble que c'est quand même tout ce qui se passe depuis la naissance jusqu'à un moment critique dans la vie qui détermine leurs actes. Quand on rencontre une personne en prison, on cherche à ce qu'elle comprenne sa vérité et que, d'une certaine manière, elle ne recommence pas. Roland Jaccard dit que depuis la naissance jusqu'à 7 ans, un humain produit 2 millions de synapses par seconde donc de liens physiques entre les cellules du cerveau. Si l'enfant se trouve dans un environnement positif, ses synapses vont se positionner positivement. Sinon, ils vont se positionner négativement.
Prenons un exemple. LM m'a raconté que Noël dans sa famille avec père, mère et frère se terminait toujours dans l'ébriété la plus totale. Cela se passait dans sa toute petite enfance. Il ne buvait peut-être pas mais il voyait ses parents dans cet état-là. Donc ses synapses s'organisait en tenant compte de cet état de fait et donc pour lui, plus tard, sa nature l'amenait à imiter spontanément sa famille. Et c'est ce qui nous fait dire que si LM est en prison et pas nous, c'est du au hasard. Si ses parents n'avaient pas bu, ses synapses ne se seraient pas structurer de cette manière.Quand je rencontre une petite fille dans la rue, je n'ai pas envie de la violer ou quand je passe devant un magasin de vins je ne veux pas m'alcooliser. Ce n'est pas le cas du pédophile. C'est la même chose pour les personnes qui se droguent: à un moment donné, une transformation physique se déroule dans le cerveau qui les amènent à être en manque physique puis psychologique quasiment presque toute leur vie. Et la solution ce n'est pas l'interdiction de consommer mais le sevrage et l'apprentissage de conduites qui sauvent: dès que le manque s'introduit, sortir et faire des actes qui sauvent comme prendre un médicament inhibiteur ou aller à la rencontre de personnes amies, s'il y en a. Il y a une autre solution, la réinvention: trouver en nous une voie qui n'a jamais été employée et qui sauve.

Ce n'est pas un problème moral mais un problème éthologique : les gènes et les synapses.

Un enfant qui entre en contact avec un adulte qui fait un délirium tremens, cela peut le marquer mais cela n'aura duré que peu de temps. L'éthologie c'est la constitution psycho-physique de la personne dans la durée. Il y a un volet physique conséquent mais ce n'est pas dans les gènes. C'est dans les synapses, c'est acquis après la naissance et non donné à la conception  lors de la rencontre de l'ADN de la mère avec l'ADN du père.

Les gènes déterminent l'adaptation et l'évolution de toute une espèce - dans notre cas,  les humains - et les synapses déterminent une personne donnée. Il y a un "gène" des yeux bleus mais pas un gène de la psychologie. Il y a un "gène" de l'autisme qui entraine une organisation particulière des cellules du cerveau. L'autisme est une maladie génétique et non une maladie mentale. Quand le "gène" intervient indument sur l'individu, il provoque un désordre physique mais pas un désordre psychologique ou social: la personne est strictement irresponsable.

Les synapses accompagnent la formation de la personnalité. Plus un humain commence tôt l'apprentissage d'un instrument de musique plus il a de chance de devenir un virtuose: c'est un condition nécessaire mais pas suffisante car il faut en plus qu'il y ait un faisceau d'éléments favorables comme la présence d'un milieu familial porteur. Mais l'apprentissage d'un instrument organise les synapses et cimentent la maîtrise de l'instrument alors que pendant ce temps-là dans une famille alcoolique, les synapses cimentent une conduite potentiellement addictive à l'alcool.

Pour que l'alcoolisme existe, il faut que l'alcool existe. Là où l'alcool n'existe pas, il ne peut y avoir d'alcoolisme. C'est la présence de l'alcool qui favorise l'alcoolisme et non les "gènes".

Manet2: On ne parle jamais des synapses! C'est toujours "gènes" ou "génétique".

L'humain-robot

Manet1: On ne parle pas de synapses parce que la science "éthologie humaine" n'existe pas. Dans le domaine scientifique, on ne trouve généralement que ce que l'on cherche. Donc si on ne cherche pas une chose précise, on ne la trouve pas. C'est l'éternelle histoire du gars qui a perdu ses clés et qui les cherche sous un lampadaire. Il ne les a pas perdu à cet endroit mais c'est là qu'il y a de la lumière! "Gènes" c'est la lumière. Il faut à chaque fois reposer le problème de manière générale.
Dans Manet, nous sommes partis du principe que tous les vivants étaient frères: plantes et animaux dont les humains.A un moment donné il a fallu dire ce qu'était le cerveau. Le cerveau ce n'est qu'un moyen pour les vivants qui ne peuvent pas se nourrir directement du soleil et de l'humus d'aller chercher leurs ressources de vie. Ils ont besoin d'un système qui les pilote. Quand on prend une boule de billard, il suffit de la heurter pour qu'elle parvienne au trou prévu en deux, trois ou quatre bandes. Mais si on veut mettre un robot sur Mars et le faire se déplacer pour aller chercher des roches, il faudra un moteur, des palpeurs, des miroirs et un "cerveau". S'il rencontre un obstacle, il a besoin d'analyser l'obstacle - est-ce une pierre, est-il petit ou grand - plus on aura prévu de cas, plus le cerveau du robot sera riche. L'humain - l'animal - ce n'est qu'un robot. Dès que l'on cesse de dire que le cerveau c'est la plus belle invention de l'univers, ce n'est pas l'essence de l'homme, ce n'est pas la création de Dieu mais que l'on dit que le cerveau ne sert à un animal qu'à trouver ses ressources, on n'a plus de problème pour dire à quoi servent les gènes, les synapses. Car aujourd'hui la plupart des gens refusent l'idée que les synapses déterminent les comportements: non c'est Dieu, l'éducation, l'amour des parents et autres grands sentiments ou grands principes. En fait l'enfant sort du ventre de la mère, tombe dans un panier, il est incapable de s'en sortir, et l'environnement le prend en charge, ses synapses commencent à emmagasiner son expérience et en un an, il marche. Quand il est sorti, c'était une chiffe molle. Ce n'est pas Dieu qui est intervenu mais les synapses. On a une telle vision spirituelle de l'humain que l'aspect matériel est occulté. Les parents voient tous les jours des progrès chez le bébé, mais il l'attribue à sa spiritualité: il regarde mieux, il s'exprime mieux ou il communique mieux ou il marche mieux.

Manet2: Quand il nait, il se met de suite en marche et il pleure. 

Manet1: Il ne pleurait pas dans le ventre de sa mère parce qu'il est programmé pour crier quand il a faim. Dans le ventre, il était nourri en permanence et maintenant il commence à rechercher ses ressources de vie. Viendra un jour, où au lieu de pleurer pour qu'on lui mette un sein dans la bouche, il ira au travail. L'arbre ne crie pas quand il a faim car la nourriture est à ses pieds et dans le ciel qui l'entoure. Comme pour un bébé le cri apporte la ressource de vie, on vérifie qu'il sait crier dès qu'il nait. Grâce au cri il demande à manger, à être aimé ou à ce que l'on s'occupe de lui. Et le cri c'est affaire de synapses.

Manet2: Tout cela est inné!

Manet1: Non, c'est du aux développements des cellules et des liaisons entre les cellules.

Manet2: Cela fonctionne ainsi!

Manet1: Si le père ou la mère devait donner ces capacités au bébé, il en faudrait des fils de liaisons!

Manet2: Tout se met en route tout seul!

Manet1: Qui met en route?

Manet2: C'est naturel!

Manet1: Que veut dire naturel? Pourquoi cela se fait-il tout seul? Pourquoi la pierre ne le fait pas? Pourquoi une rose devient une rose, un frêne, un frêne et toi, toi-même?

Manet2: Il y a un blocage.

Manet1: Les synapses ce n'est pas seulement pour marcher. Ils déterminent les comportements.

Manet2: Et la réussite de tout le développement? Il y a un temps pour marche, pour grandir, pour marcher!

Manet1: Et pour penser, pour apprendre ...

Manet2: Mais après tout cela on reproduit

Manet1: Nous sommes tout simplement des robots.

Manet2: On n'est maître de cela!

Manet1: On parle de liberté ou de volonté

Manet2: Nous avons pris la liberté de nous rencontrer aujourd'hui. Quand ils viennent au monde, les humains sont égaux mais dans les jours qui suivent, l'égalité disparaît.

Manet1: Cela ne dépend pas de nous. Cela dépend de l'endroit où l'on nait. Peu de gens acceptent que l'on parle du hasard.

Manet2: C'est la vie que nous avons mené qui nous amènent au point où nous sommes. il y a beaucoup plus d'inconscient que de conscient. Car il y a beaucoup de choses qui se passent à chaque seconde. Selon l'endroit où l'on est on sera pauvre ou riche et on sera équilibré ou non. Au bout d'un certain cela va jouer un peu comme les boules de billards. L'enfant va à l'école et rencontre plein d'enfants de sa classe d'âge. Il vient avec tout ce qu'il a appris chez lui et dans les contacts vont se créer des choses nouvelles. Le bébé crie à sa naissance pour vivre, à l'école il va utiliser tout ce qu'il sait pour vivre également. Il y a ceux qui vont être battus et ceux qui vont les battre. L'éthologie, c'est cela. La différence entre celle du chat et celle de l'humain c'est que l'humain est un être social, que nous faisons beaucoup de choses en société : on vit dans une maison que l'on occupe jusqu'à la mort, on vit dans groupe scolaire, puis dans un groupe de quartier, d'amis, de travail, religieux, etc..

C'était une bonne chose: les humains ont donc augmenté en nombre.

Manet2: On se soigne mieux!

Manet1: Il y a un groupe de soins. Mais s'il n'y avait pas de groupe de nourriture, il n'y aurait rien à soigner.
Nous sommes si nombreux parce que tout fonctionne bien: tous les groupes déjà cités.

Manet2: C'est l'évolution qui a fait cela!

Manet1: Oui mais cela vient de notre choix d'espèce de développer nos mains qui a entrainé le développement de notre cerveau. Tout cela a été dans le bons sens et a entraîner l'augmentation de notre espèce.

Et si nous étions dans un scénario catastrophe: ce serait une erreur de continuer à développer des voitures mais que nous pouvons que continuer à en développer. A un moment la population humaine va diminuer à cause de la pollution ou du coût excessif des routes. Mais si on changeait notre fusil d'épaules on pourrait repartir sur autre chose que des voitures. Si dans le passé on a toujours réussi à résoudre nos problèmes pourquoi ne le pourrait-on dans l'avenir? Mais il n'y a pas de raison non plus qu'on ne disparaisse comme d'autres espèces.

Quand les humains sont arrivés en Amérique, il y a 20 000 ans, ils y ont trouvé des chevaux et des mastodontes. Ces derniers ont disparus. A cette époque l'agriculture était encore très loin. Les chevaux ne servaient qu'à la nourriture. Mais plus la chasse était collective plus elle était efficace surtout dans le cas des mastodontes. Donc la sociabilité s'est encore développé. Ce fut donc la fin des mastodontes alors que les Espagnols ont introduit le cheval européen au XVI° siècle. Si des Aliens arrivaient de l'espace ce seraient peut-être notre fin. Ou les bactéries et les microbes.

Manet2: Pourquoi les chats et les chiens vont vers l'humain.

Manet 1: Cela remonte à la naissance de l'agriculture il y a 10 000 environ.

Le chat se nourrit de souris et de rats. Or quand les humains se sont mis à récolter des céréales, ces animaux ont pullulés. Les chats sont venus les chasser et comme cela arrangeait les humains, il s'est créé une connivence entre les deux. En Égypte, il a été divinisé tellement il rendait service.

Le loup s'est rapproché de l'humain pour se nourrir de ses restes. Contrairement au chat qui est solitaire et indépendant, il vit dans un meute hiérarchique où ils chassent groupe. L'humain lui a donné à manger, il est devenu son chef et le loup s'est mis à chasser pour l'humain et c'est devenu un chien.

Aujourd'hui, les rôles ont évolués vers l'animal de compagnie mais chacun selon son caractère.

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